En l’absence de traitement contre la COVID-19, les États africains, et notamment le Cameroun, sont contraints de mettre en œuvre des mesures sanitaires préventives qui semblent bien éloignées de la réalité quotidienne des populations qu’ils gouvernent. Alors que la décision de rouvrir les écoles a été prise, KAGEDEV, association internationale pour le développement par l’éducation opérant en Afrique, s’inquiète de ce décalage et des multiples conséquences de la crise actuelle, notamment pour les plus jeunes enfants.

Alors que la pandémie commençait à se propager, l’Organisation mondiale de la Santé a averti que la crise du COVID-19 serait plus catastrophique en Afrique que partout ailleurs.

Dès la confirmation des premiers cas au Cameroun, le gouvernement a mis en place dans l’urgence des mesures sanitaires préventives très strictes : couvre-feu, mise en quarantaine de nombreuses villes, fermeture des écoles, des frontières, des marchés, des bars/restaurants, restriction drastique voire suspension des transports en commun, etc.

Même si leur utilité n’est plus remise en question, force est de constater que ces mesures ont été systématiquement adoptées et appliquées sans aucune possibilité d’adaptation aux circonstances spécifiques des contextes et des régions dans lesquels elles sont actuellement mises en œuvre.

Des ressources insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins

Par exemple, bien que le port du masque soit obligatoire, il n’existe aucune solution officielle permettant à la population d’obtenir des masques en quantité suffisante et répondant aux normes de protection requises. Par conséquent, des solutions individuelles et d’autres « plans B » sont élaborés sans aucune garantie de qualité.

De plus, le port obligatoire du masque pour tous entraînera probablement une hausse significative des prix. Cependant, la mise en œuvre des mesures sanitaires a laissé la majorité de la population de la ville sans emploi, souvent quotidiennement. Faute de pouvoir acheter plusieurs masques (lorsqu’ils sont disponibles), les familles peuvent être contraintes de les partager. Dans les rues de Ouagadougou, les vendeurs de fruits portent déjà le même masque défiguré pour éviter les contrôles de police.

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